INTERVIEW - NOLAN BINET (ISTRES FC)

03/04/2025 20:28
INTERVIEW - NOLAN BINET (ISTRES FC)

Avant tout, un grand merci à Nolan Binet pour le temps qu’il nous a accordé.
À travers cette interview, on découvre un jeune joueur déterminé, au parcours riche d’enseignements, et porté par une vraie philosophie de travail. Son témoignage est précieux pour tous les jeunes qui rêvent, comme lui, de se faire une place dans le monde du football.


Salut Nolan, Comment est né ton amour pour le football ? Est-ce un membre de ta famille qui t’a transmis cette passion, ou c’est venu naturellement ?
Le football, c’est une histoire de famille. Toute ma famille en a fait : mon père, ma mère, et même ma sœur en fait aujourd’hui. Mon frère baigne également dans le football au quotidien. J’ai reçu une éducation très orientée football, sans pour autant évoluer dans le milieu professionnel.

Souvent les footballeurs ont des modèles qui les ont inspirés.
Peux-tu nous dire quels ont été tes modèles ?

Je n'ai pas forcément d'idole. En revanche, j'ai des joueurs qui m'inspirent, notamment les meilleurs. Il y a énormément de joueurs qui excellent à un certain niveau, donc j'essaie de prendre un peu de chacun pour être le meilleur possible. Mais bien sûr, je m'inspire de tous les grands joueurs avec leurs caractéristiques propres à chacun.

Peux-tu nous parler de ta formation ? Raconte-nous ton évolution à travers les clubs que tu as connus : US Conquoise, CO Castelnaudary, AS Béziers.
Comme je vous le disais tout à l'heure, j'ai commencé à 4 ans avec mon frère dans le club de notre village à Conques sur Orbiel. J'y ai joué pendant 9 ans jusqu'en U14. Ensuite, j'ai fait une saison dans un club un peu plus renommé du département, à Castelnaudary, en U15 Régional.
Puis, je suis parti à Béziers, dans l’Hérault.
Je suis rentré à l’internat pour ma dernière année de collège et j’y suis resté pendant 5 ans, où j’ai fait toutes mes classes. Aujourd’hui, je suis à Istres pour ma deuxième saison.

À quel moment as-tu réalisé que tu avais des qualités pour jouer à un bon niveau ?
Avec mon frère, on a deux ans d'écart, et j'ai toujours suivi ses pas. Il a été de bons conseils, ce qui m'a permis de progresser à ses côtés. J’ai eu la chance d’évoluer avec la génération 2002, soit deux ans de plus que moi, dans notre club de village. Cela m’a permis de progresser rapidement et d’être surclassé en U15, malgré mon jeune âge. C’est à ce moment-là que j’ai compris que j’avais un peu d’avance. Jouer avec des joueurs plus âgés m’a vraiment permis de progresser. Je ne suis pas le meilleur, mais j’essaie de travailler pour être le plus performant possible.

Es-tu un milieu de terrain de formation ? Quels sont les postes auxquels tu peux évoluer sur le terrain ?
Je suis un milieu de terrain de formation. Depuis que je joue sur un terrain à 11, j’ai toujours évolué à ce poste. Mais j’ai aussi évolué en défense centrale lors de ma formation. C’est pourquoi, cette saison à Istres, surtout sur les phases aller, le coach m’a parfois utilisé en défenseur central droit dans une défense à trois. Ce sont les deux postes auxquels je peux évoluer.

Tu as déjà disputé 47 matchs en National 3 et 36 matchs en National 2 à seulement 21 ans. Comment expliques-tu ton adaptation rapide au football senior ?

Je pense qu’un joueur qui n’a pas connu de centre de formation a toujours plus de fraîcheur et de détermination. C’est mon cas. Quand j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe première à l’AS Béziers, ça n’a pas été facile tout de suite. Même si ce n’était pas un club professionnel, jouer en National 2 était un nouveau monde pour moi. Heureusement, j’ai pu compter sur les anciens de l’équipe qui m’ont soutenu et aidé à grandir, même si parfois c’était difficile. Grâce à eux, j’ai pu franchir un cap mentalement. Aujourd’hui, j’entame ma quatrième saison à ce niveau semi-pro. C’est aussi grâce à cette expérience que je peux enchaîner les matchs et continuer à progresser, en évitant les erreurs et en apprenant toujours plus.

Le milieu de terrain d’Istres a une moyenne d’âge de 30 ans. Avec tes 21 ans, quel cap as-tu dû franchir pour t’imposer dans un tel environnement ?

Nous avons un groupe qui vit bien, cela me permet de me sentir bien, et quand on est bien, on est performant. J’ai surtout la chance d’évoluer au même poste que des joueurs d’expérience comme Mapou Yanga-Mbiwa et Foued Kadir, qui ont joué au plus haut niveau. Les cadres de l’équipe me conseillent et m’accompagnent dans la bienveillance. Ça me fait beaucoup progresser. Je m’inspire d’eux et, en retour, j’essaie de donner le maximum pour l’équipe.

Quels aspects de ton jeu travailles-tu actuellement pour continuer à progresser ?
Je travaille tous les aspects de mon jeu, même si, forcément, il y a des domaines où je me sens plus à l’aise. En ce moment, j’axe beaucoup mon travail sur l’explosivité et sur le fait de prendre davantage le jeu à mon compte, pour avoir plus d’impact dans le jeu de mon équipe.

Quels sont tes objectifs, à court et à long terme, que tu t'es fixés ?
J’ai beaucoup d’objectifs en tête, je ne me fixe pas de limites. Je suis conscient aujourd’hui de mes qualités et de mes défauts. J’ai beaucoup d’ambition, mais je vais avancer étape par étape et travailler dur pour atteindre mes objectifs.

Comme tu le sais, ce n’est pas facile de passer des équipes de jeunes aux seniors, et c’est encore plus difficile d’y jouer titulaire quand on a moins de 21 ans, surtout en National 2. Quel conseil peux-tu donner aux joueurs qui ne sont pas en centre de formation pour s’imposer dans les clubs semi-professionnels, et surtout quelles sont les 3 erreurs à ne pas faire ?
Ce n’est pas facile de passer des équipes de jeunes aux seniors. Et encore moins de devenir titulaire en National 2 avant ses 21 ans.

Selon moi, les 3 erreurs à éviter sont pour commence de penser qu’on est déjà arrivé.
C’est une grosse erreur fréquente chez les jeunes joueurs. Avoir signé dans un club de National 2 ou avoir fait une feuille de match ne signifie pas que tout est acquis. Il faut rester concentré sur l’objectif et toujours chercher à progresser. C’est la clé pour durer.

Deuxiemement de cesser de travailler.
"Celui qui renonce à être le meilleur cesse déjà d’être bon."
J’aime cette phrase car elle résume parfaitement l’état d’esprit à avoir. Dès que l’on ralentit l’effort ou qu’on se repose sur ses acquis, on régresse. Le haut niveau ne laisse pas de place à la complaisance.

Et de manquer d’humilité.
Rester humble, c’est accepter les critiques, apprendre de ses erreurs, et continuer à se remettre en question. L’arrogance ferme des portes, alors que l’humilité en ouvre.

Merci beaucoup Nolan d’avoir pris le temps de répondre à nos questions avec sincérité et humilité.
U21 Football lui souhaite une excellente fin de saison avec l’Istres FC, pleine de réussite et de progression. Que son parcours inspire tous les jeunes joueurs à ne jamais cesser d’y croire, car le travail et la passion
finissent toujours par ouvrir des portes.



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Binet NOLANCertifié u21 Football
Flag of Istres FC
NATIONAL 2
20 years
Defensive midfielder
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